top of page

Rejoignez la liste de diffusion.

Merci pour votre envoi !

La science du sommeil confirme que: "Plus on dort, mieux on dort" est une erreur.

Dernière mise à jour : 28 juil. 2023

Le sommeil est une composante essentielle de la vie humaine et est nécessaire pour notre santé et notre

bien-être en général. Cependant, l’idée selon laquelle « plus on dort mieux on dort », en anglais "sleep breeds sleep", qui suggère que plus votre bébé dort, plus il se sera en mesure de dormir, est basé sur les théories comportementales de première vague des années 1930. Cette croyance, perpétrée par plusieurs consultantes en sommeil, est tout simplement désuète considérant l’ensemble des découvertes scientifiques effectuées dans les années 1980 sur les mécanismes biologiques du sommeil. En conséquence, la mise en place d’interventions basées sur cette idée obsolète, dans le but d'apprendre à enchaîner les cycles de sommeil, peut avoir des conséquences négatives sur l'efficacité du sommeil des bébés et des parents.


La science du sommeil

L'idée que la répétition d’un comportement en permet son apprentissage existe depuis longtemps dans le domaine de la science comportementale, mais elle n'est pas étayée par la science du sommeil. En fait, la recherche a montré que trop dormir peut être tout aussi préjudiciable à la santé qu'un sommeil insuffisant. Une étude réalisée par Ohayon et al. a révélé que les personnes qui dormaient plus de neuf heures par nuit étaient plus susceptibles de souffrir de fatigue, de troubles du sommeil et d'autres problèmes de santé. Des résultats similaires ont été rapportés chez les nourrissons, avec des recherches indiquant qu'un sommeil excessif pendant la journée seraient associées à des difficultés à dormir la nuit et pourrait même entraîner des retards de développement.


Les mécanismes biologiques du sommeil

Les deux principales composantes biologiques qui régulent le sommeil sont le processus circadien et le processus homéostatique.


Le processus circadien est l'horloge biologique interne du corps, qui est remise à l’heure chaque jour par des signaux environnementaux tels que l'exposition à la lumière. Elle dicte quand nous sommes le plus alertes et quand nous sommes le plus susceptibles de nous sentir somnolents. Nos rythmes circadiens jouent également un rôle crucial dans la production d'hormones, le métabolisme et d'autres processus biologiques comme le sommeil.


Le deuxième mécanisme biologique qui impacte notre sommeil est le processus homéostatique. Ce mécanisme est également connu sous le nom de pression de sommeil. Au fur et à mesure que la journée avance, nous accumulons de plus en plus de pression de sommeil, jusqu’à ce que l’on ressente de la somnolence et une forte propension à dormir. Lorsque l’on dort, la pression de sommeil est relâchée et dissipée avec le nombre d’heures de sommeil pour atteindre le niveau le plus bas au lever le matin. Les nourrissons sont peu résistants à la pression de sommeil et doivent en relâcher régulièrement en faisant la sieste plusieurs fois par jour. L’enfant devient donc de plus en plus résistant à la pression de sommeil au fur et à mesure que son cerveau mature.


Une intervention désuète qui perturbe les mécanismes biologiques du sommeil

La prémisse « plus on dort, mieux on dort » nécessite de placer le bébé dans les mêmes conditions de sommeil le jour et la nuit pour qu’il soit en mesure d’apprendre un comportement, soit dormir, et ainsi enchaîner les cycles du sommeil pour allonger les siestes et la durée du sommeil la nuit. Il faut donc que le nourrisson soit placé seul, dans son lit, dans le noir pour lui permettre d’apprendre à dormir et à se rendormir. Or les perturbations du sommeil courantes chez les nourrissons sont la sieste excessive et le manque de lumière naturelle pendant la journée. Ces perturbations peuvent empêcher les nourrissons de développer des habitudes de sommeil qui favorisent le sommeil de nuit.


Bien que la sieste durant la journée permet à l’enfant de relâcher la pression de sommeil accumulée, l’objectif n’est pas qu’il n’y ait plus du tout de pression de sommeil lorsqu’il s’éveille après la sieste. En fait, la sieste prolongée peut nuire à l’accumulation de la pression de sommeil et faire en sorte que l’enfant ait du mal à s’endormir le soir ou à demeurer endormi la nuit puisqu’il n’a plus suffisamment de pression de sommeil pour dormir. On voit alors apparaître une augmentation de la durée de l’endormissement, des éveils multiples, prolongés ou précoces pendant la nuit. Rendant les nuits insupportables pour les parents.

La recherche montre qu'une exposition adéquate à la lumière naturelle pendant la journée peut favoriser le sommeil. L’exposition à la noirceur pendant les siestes pourrait créer une confusion au niveau des rythmes biologiques en raison de leur immaturité, mais aussi prolonger les siestes et ainsi nuire aux processus homéostatiques.


Conclusion

En conclusion, l'idée populaire sur le sommeil des nourrissons selon laquelle « plus on dort, mieux on dort » contredit l’ensemble des connaissances en science du sommeil et peut avoir des conséquences négatives sur la qualité du sommeil. Malheureusement, cette croyance est perpétuée par des mythes courants et de la désinformation sur le sommeil présente sur les réseaux sociaux. Il est essentiel de comprendre les mécanismes biologiques du sommeil pour que les parents et les professionnels de la santé puissent mettre en place des interventions qui favorisent la santé et le bien-être de toute la famille.


Références:

  • Ohayon, M. M., Carskadon, M. A., Guilleminault, C., & Vitiello, M. V. (2004). Meta-analysis of quantitative sleep parameters from childhood to old age in healthy individuals: developing normative sleep values across the human lifespan. Sleep, 27(7), 1255–1273.

  • Galland, B. C., Taylor, B. J., & Elder, D. E. (2012). Normal sleep patterns in infants and children: A systematic review of observational studies. Sleep Medicine Reviews, 16(3), 213–222.

  • Kredlow, M. A., Capozzoli, M. C., Hearon, B. A., Calkins, A. W., & Otto, M. W. (2015). The effects of physical activity on sleep: a meta-analytic review. Journal of Behavioral Medicine, 38(3), 427-449.

  • Stephen H. Sheldon, Meir H. Kryger, Richard Ferber and David Gozal (Auth.) - Principles and Practice of Pediatric Sleep Medicine-Saunders (2012).

  • Jodi A. Mindell, Judith A. Owens - A Clinical Guide to Pediatric Sleep_ Diagnosis and Management of Sleep Problems-LWW (2015).

  • Ball HL, Taylor CE, Thomas V, Douglas PS, the SBY working group (2020) Development and evaluation of ‘Sleep, Baby & You’—An approach to supporting parental well-being and responsive infant caregiving. PLOS ONE 15(8): e0237240. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0237240


Posts récents

Voir tout

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page